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La confiance

Confiance

 

 

 

 

En partenariat avec l’institut de sondage OPINION WAY, le CEVIPOF publie en avril dernier la vague 11 de son BAROMÈTRE DE LA CONFIANCE POLITIQUE.

 

 

 

Le CEVIPOF est le Centre de recherches politiques de Sciences Po. Il analyse les grands courants et idées politiques qui façonnent les forces et les institutions politiques, ainsi que les facteurs qui contribuent à orienter les comportements et les attitudes politiques de nos concitoyens.

DANS UN CONTEXTE DE PANDÉMIE DE CORONA VIRUS

Très impacté par la crise du corona virus, le sondage effectué pour l’occasion brosse un tableau documenté de la confiance que les français ont en eux-mêmes, en leur environnement, en leurs politiques et en l’avenir.

Pour prendre connaissance du BAROMÈTRE DE LA CONFIANCE POLITIQUE dans son intégralité, cliquez ici : Confiance CEVIPOP avril 2020

UN CLIMAT GÉNÉRAL DE DÉFIANCE

Un premier constat s’impose avec évidence : les français n’ont pas confiance dans leurs politiques.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 32 % des personnes sondées expriment un sentiment de méfiance, 28 % déclarent être moroses, 28 % sont lasses et 27 % ont peur. C’est peu dire qu’on n’a pas le moral !

Et alors que 32 % des français expriment un manque de confiance dans leurs élites et leur système politique, ils ne sont que 10 % au Royaume uni et 8 % en Allemagne. Pourquoi de tels écarts ?

EN QUI AVONS-NOUS CONFIANCE ?

Toujours selon le sondage CEVIPOP, les français font majoritairement confiance à leur famille (71 %) et aux gens qu’ils connaissent personnellement, (49 %) mais ils se méfient (57 %) de ceux qu’ils rencontrent pour la première fois.

Ils font plus ou moins confiance aux personnes de nationalité ou de culture différente, mais, globalement, 57 % des sondés pensent que les gens cherchent à tirer profit les uns des autres ils sont pourtant 41 % à penser que les gens se respectent les uns les autres ce qui est plutôt encourageant !

Là encore, les chiffres fournis par les allemands et les anglais diffèrent fortement des nôtres : ils sont respectivement 42 % et 39 % à penser que les gens cherchent à tirer profit les uns des autres (57 % chez nous), et 56 % et 59 % à penser qu’ils se respectent. (41 % chez nous).

LA CONFIANCE DANS LES INSTITUTIONS

Interrogés sur les institutions politiques, les personnes sondées fournissent des réponses clairement négatives. 62 % ne font plutôt pas ou pas du tout confiance à l’Union Européenne. 64 % n’ont pas confiance dans les institutions politiques, 65 % ne font pas confiance à l’assemblée nationale, 66 % au gouvernement.

Là encore, la confiance est bien meilleure chez nos voisins. (Voir les chiffres).

LA CONFIANCE DANS LES ELUS

Mais curieusement, tandis que les français se méfient des institutions, la confiance est bien meilleure lorsqu’il s’agit du personnel politique.  63 % des français ont confiance en leur maire, tandis qu’ils sont 66 % en Allemagne et 49 % au Royaume Unis. Et tandis que 60 % et 64 % de nos voisins ont confiance en leur premier ministre, nous ne sommes que 35 % en France.

LA CONFIANCE DANS LES GRANDES ORGANISATIONS

La confiance dans les grandes organisations (hôpitaux, PME, l’armée, l’école, la sécurité sociale, la police, les associations, etc), est plutôt bonne, c’est surtout le fonctionnement de la démocratie qui semble être ici en cause.

LE MANQUE D’ÉCOUTE

Les sondés expriment 57 % d’opinions défavorables et pointent en particulier, le manque d’écoute et de prise en compte des opinions et besoins des administrés. (Le mot en lui-même en dit long sur la relation entre dirigeants et dirigés). 77 % des sondés pensent que leurs élus se préoccupent peu ou pas d’eux. Pas étonnant qu’ils n’aillent plus voter.

Les sondages sont l’expression de perceptions et pas forcément un reflet fidèle de la réalité, mais tout de même, quand tant d’opinions négatives sont exprimées, il convient de les prendre en compte.

LE POUVOIR PERSONNEL

81 % des français interrogés pensent qu’ils peuvent changer la société par leurs choix et leurs actions. (Ils sont 86 % en Allemagne et 85 % au Royaume Uni). Mais seulement 49 % pensent avoir une liberté et un contrôle total sur leur propre avenir. (Ils sont 66 % en Allemagne et 63 % au Royaume Unis).

Il semble que l’estime de soi des français soit suffisamment bonne pour qu’ils se sentent capables d’agir. Alors, pourquoi un tel manque de confiance ?

QU’EST-CE QUE LA CONFIANCE ?

Pour comprendre ce qui est à la source de ce phénomène de défiance généralisé, revenons à la source et posons-nous la question : qu’est-ce que la confiance ?

Avoir confiance, c’est pouvoir se fier à… s’en remettre à. (Source Wikipédia)

S’AIMER POUR MIEUX VIVRE AVEC LES AUTRES

Dans leur livre « L’ESTIME DE SOI, s’aimer pour mieux vivre avec les autres» Christophe ANDRÉ et François LELORD, tous deux psychothérapeutes, éclairent le sujet : la confiance en soi, associée à l’amour de soi, sont les 2 composantes de l’estime de soi. Et l’estime de soi, (on parle aussi de narcissisme positif) est à la base du pouvoir personnel, de l’implication dans l’action, de la capacité à avoir des relations sociales et personnelles positives.

Le livre propose toute une série de tests auto évaluatifs qui vous aident à mieux vous comprendre et à vous situer.

L’ESTIME DE SOI EST UNE CONSTRUCTION

L’estime de soi se construit dès l’enfance et tout au long de la vie.

Une estime de soi suffisante permet d’être un homme ou une femme heureux(se) tandis qu’une basse estime de soi engendre la dévalorisation de soi et des autres.

La négativité elle, engendre le désespoir, la destruction ou l’autodestruction par des maladies, des accidents ou des actes de violence.

Les auteurs identifient différents facteurs permettant d’avoir confiance en soi : l’amour de soi, la vision de soi, la confiance en soi. C’est la recherche d’un équilibre entre ces notions qui nourrit l’estime de soi.

L’AMOUR DE SOI

L’amour de soi se développe dès la naissance par la relation avec la mère, puis le père et l’entourage proche. L’amour se manifeste par le toucher, les sourires, puis les jeux, l’attention portée à l’enfant, la présence.

Cet amour inconditionnel ressenti profondément par le bébé est le socle sur lequel il se construit. Ayant été nourri affectivement, écouté, à l’âge adulte, il est à son tour capable d’être attentif à autrui et d’aimer sans condition.

LA VISION DE SOI

La vision de soi, c’est le regard que l’on porte sur soi, une sorte d’évaluation, de jugement.

Si l’on a été élevé dans la culture du jugement, du reproche, de l’appréciation négative, alors, malgré tous les efforts que l’on fait ensuite, l’estime de soi reste basse car la vision de soi n’est pas positive.

Certaines personnes très agréables et compétentes ne s’aiment pas. Elles ne perçoivent pas l’image positive qu’elles offrent car ce renvoi d’image positif n’a pas été possible dans leur enfance et elles se sont construites sur une vision fausse d’elles-mêmes.

La vision de soi, tout comme l’amour de soi, se développent au cours de la vie par une meilleure connaissance de soi. Qui suis-je vraiment ? En quoi suis-je différent(e), unique ?

LA CONFIANCE EN SOI

La confiance en soi concerne davantage nos actes, ce que nous sommes capables de faire.

De nombreuses personnes ont confiance en elles : les études ou leur métier leur ont donné une vision positive d’elles-mêmes. Elles savent de quoi elles sont capables dans un environnement et des conditions données.

Mais que la situation vienne à changer et elles perdent pied, comme en cas de chômage par exemple. Leur vision d’elle-même ne suffit pas à combler le manque d’amour de soi. Elles ont confiance en elles mais ne s’aiment pas. En difficulté, elles se sous-estiment et oublient ce qu’elles sont capables de faire.

UN FRAGILE ÉQUILIBRE

Quand tout va bien on s’accommode communément d’un amour de soi un peu défaillant, d’un manque de connaissance ou de confiance en soi. Nous sommes dans l’action et trouver un équilibre n’est pas chose facile.

Mais en cas de difficulté, le déséquilibre augmente ; savoir-faire ne suffit pas : il faut aussi savoir être, et s’aimer suffisamment pour avoir confiance dans ses capacités à rebondir.

L’ESTIME DE SOI

L’estime de soi procède d’une double vision de soi : Le sentiment d’être aimé(e) + le sentiment d’être compétent(e).

Sans une bonne estime de soi, impossible d’affirmer qui on est, de se confronter à des opinions divergentes, de s’impliquer dans un projet, de créer.

En cas de désaccord, assumer le conflit est impossible car en situation difficile, un manque d’estime de soi provoque un fort doute sur nos capacités et surtout, la peur ne plus être aimé(e) ou d’être rejeté(e).

LA CONFIANCE COLLECTIVE

On observe dans certains milieux des situations engendrant des phénomènes de perte de confiance : organisations trop hiérarchiques, manque de dialogue, absence de concertation, mépris, parfois.

Voir la vidéo d’Isaac GETZ « libérer l’entreprise ».

Mais comment obtenir l’adhésion et l’implication de personnes adultes, matures, formées et informées sans écoute et sans consensus ?

Tandis que les individus ont développé au fil des années leur compétence et leur confiance en eux au niveau individuel, les organisations dans lesquelles ils travaillent tardent à évoluer et les traitent mal.

Le manque d’écoute et la non prise en compte des personnes affecte progressivement leur estime d’elles-mêmes. Se développent alors la défiance, la dés-implication, le repli sur soi et à la colère. Les phénomènes de stress et les burn out en sont les effets des plus dommageables.

En matière politique, la désaffection des citoyens pour les urnes, les agressions d’élus en sont des manifestations.

Dans l’entreprise, le manque d’implication des personnels dans des projets, l’absentéisme, les arrêts pour maladie  en sont d’autres.

UNE CULTURE DE LA DÉFIANCE

C’est ainsi que se développe peu ou prou dans tous les pays industrialisés, pourtant porteurs d’un idéal de justice et de progrès, une culture de la défiance. Les politiques nous mentent pensent les citoyens…

LE POUVOIR DE NUISANCE DES RÉSEAUX SOCIAUX

Les médias et les réseaux sociaux y sont pour beaucoup dans cette situation et leur pouvoir de nuisance est énorme.

De tout temps, les politiques ont menti, triché, voire davantage, ou se sont tout simplement trompés. Mais ils le faisaient dans le secret d’un environnement protégé et les électeurs étaient tenu à l’écart de leurs malversations.

Aujourd’hui, les vidéos et photos publiées, pour beaucoup, dans le seul but de faire du buzz, produisent un effet délétère.

Plutôt que de proposer des analyses fondées sur des faits et des idées, plutôt que d’informer et de permettre au public de s’instruire et d’élever ainsi le niveau des débats, ils dénoncent simplement, encourageant l’expression infantile d’émotions négatives, légitimant la colère et la brutalité.

Le résultat se fait de plus en plus sentir. Il se répand dans la population un sentiment de malaise, de peur : nous n’avons plus confiance dans les anciens modèles et, ne sachant vers qui nous tourner, nous nous sentons plus ou moins en danger.

Cette situation empêche l’émergence de nouveaux modèles positifs auxquels s’identifier. Et surtout, l’absence de réel débat sur les projets ou les idées ne nourrit pas l’intelligence collective, bien au contraire.

L’IDEAL ET LA CRUAUTÉ

 

 

 

 

 

 

 

 

Dès 2015, Fethi BENSALA (professeur de psychanalyse et directeur de l’UFR à l’Université de Paris DIDEROT) publie un ouvrage collectif « L’IDEAL ET LA CRUAUTÉ, subjectivité et politique de la radicalisation ».

L’ouvrage analyse les ressorts subjectifs du processus de radicalisation et montre comment l’absence de modèles positifs, d’idéal auquel s’identifier, conduit à la violence et à la radicalisation. Ce processus de destruction l’est pour l’environnement évidemment, mais aussi pour les radicalisés eux-mêmes.

Nos modèles de sociétés consuméristes, individualistes et égoïstes sont-ils en train de produire des personnes sans repères tellement désespérées qu’elles sont prêtes à tout détruire ? L’absence d’éducation, de capacités à penser, de respect vont elles conduire au pire ?

LA LOI DES 20/80

Ces images traumatisantes, aussi terribles soient-elles, ne reflètent pourtant qu’une infime partie de la réalité. Revenons aux chiffres du sondage : 81 % des français sondés pensent qu’ils peuvent influencer le cours des choses et 41 % pensent qu’ils peuvent compter sur les autres.

C’est plus qu’il en faut pour faire évoluer nos sociétés. La loi de Pareto (20 % des causes produisent 80 % des effets), nous a montré depuis longtemps qu’il suffit de 20 % de personnes convaincues pour conduire le changement.

Les gens positifs et éduqués sont bien plus nombreux que les autres, mais les médias nous donnent à voir les 300 casseurs interpellés et nous oublions qu’ils ne sont que 300.

DE NOUVEAUX MODÈLES ÉMERGENTS

Qu’il s’agisse d’innovations politiques telles que la convention pour le climat ou du développement du travail collaboratif dans les entreprises, de nouveaux modèles sont en train d’émerger dans tous les secteurs, avec un point commun à tous : ils fonctionnent et produisent des résultats positifs !

Pourquoi ? Parce qu’en réhabilitant la confiance et le lien social, ils développent l’intelligence collective, favorisent l’action, l’implication et produisent des effets visibles.

RÉTABLIR LA CONFIANCE ET LE LIEN SOCIAL

Pour inspirer confiance, il faut dire ce que l’on pense, faire ce que l’on dit et assumer ce que l’on ressent. C’est bien le problème des politiques qui ne font ni l’un ni l’autre, ou dont on diffuse très partiellement les propos, s’ils ne sont pas carrément détournés de leur sens premier.

Le discours politique, mais aussi celui de certains dirigeants, nous semble factice, déconnecté du réel. On soupçonne leurs auteurs de manque de sincérité, voire de manipulation, on leur reproche d’être déconnecté(e)s de la réalité et l’on constate souvent que les actes ne suivent pas.

Inversement, les nouveaux modèles de travail collaboratif permettent de retrouver confiance. Ils  libérèrent la parole, favorisent l’écoute, permettent de s’appuyer sur des valeurs, d’être dans l’action et d’exprimer des sentiments. Et la proximité, le travail sur le terrain, les résultats visibles favorisent de vrais échanges humains.

Ces pratiques collaboratives confortent l’estime de soi des individus en développant à la fois l’amour de soi et le lien avec les autres : les gens se sentent utiles, appréciés, réunis autour de valeurs communes, on se fait des amis… et l’on prend conscience de sa compétence.

Chacun enrichit le groupe en apportant son expérience, ses savoirs, et renforce la confiance collective. Et comme le dit le proverbe africain « Tout seul on va plus vite, ensemble, on va plus loin. »

La vidéo ci-dessous « Fais-le » réalisée par la convention nationale pour le climat décrit parfaitement la richesse de cette expérience collective.

ESPÉRER POUR ENTREPRENDRE

On prête à Guillaume d’Orange, personnage de la littérature médiévale, l’affirmation qu’ « Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. » Qu’en est-il aujourd’hui ?

Les années à venir vont nécessiter des efforts et l’implication de tous. De nouvelles organisations sociales, politiques, entrepreneuriales sont en train d’apparaître. Encore faut-il croire que c’est utile, nécessaire et que des solutions sont possibles. Encore faut-il avoir confiance.

Faisons-en sorte, chacun à notre place, de donner et de retrouver la confiance dont nous avons tellement besoin. C’est cette confiance en nous, en l’humanité, en la vie même qui nous permettra de réussir.

AMÉLIORER L’ESTIME DE SOI EN SITUATION DE CONFLIT

Gérer les conflits

 

La situation de conflit est assurément l’une des situations où la confiance en soi est la plus difficile à garder. Pour rester serein(ne), mieux vaut savoir analyser correctement une situation conflictuelle pour adopter les bonnes stratégies de négociation et de résolution des conflits.

Le support « GÉRER LES CONFLITS » présente en détail la méthodologie de résolution de conflit individuel ou collectif.

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