Le travail en réseau se développe fortement sous l’effet de 3 facteurs que sont l’obligation d’excellence, la complexité croissante et le développement du numérique.
L’obligation d’excellence
Les consommateurs sont de plus en plus exigeants. Habitués à « bien », ils veulent avoir « mieux » et imposent aux fournisseurs qui veulent conserver une position dominante, la nécessité de l’excellence. Non seulement les produits/services, doivent être parfaits, mais aussi tous les services associés, autrefois secondaires : le site internet, les conditions d’achat, de reprise, de garantie, les possibilités de crédit, etc.
La complexité croissante
La complexité croissante des demandes rend impossible la prise de décisions par une seule personne qui ne perçoit qu’une partie de la situation : ne dit-on pas que « Chacun voit midi à sa porte » ?
Ce besoin de compétences multiples conduit à créer des équipes pluridisciplinaires. Le secteur de la santé en est une des meilleures illustrations puisque depuis des années déjà, on a vu se constituer des équipes qui ont permis d’améliorer considérablement les résultats médicaux. Il en est ainsi dans de nombreux domaines : la recherche, l’agriculture, le tourisme, etc.
Le développement du numérique
Les réseaux professionnels mais aussi commerciaux, relationnels, se développent fortement, encouragés en cela par les nouveaux outils numériques facilitant le travail à distance, en temps réel ou différé.
Collaborer ? Contribuer ? Coopérer ?
Convoquons Wikipédia : « Co-laborer » en latin signifie « travailler avec » et a donné le mot « collaborateur ».
« Coopérer » n’existe pas sur l’encyclopédie en ligne, cette carence de définition étant significative par ailleurs : ce qui n’est pas nommé n’existe pas. La coopération n’est pas une pratique très répandue. Elle ne s’enseigne pas. Ne s’évalue pas.
La « coopération » est définie comme « un état d’esprit et un mode de comportement des individus qui conduisent leurs relations d’une manière non conflictuelle et non concurrentielle en cherchant des modalités appropriées pour analyser ensemble et de façon partagée les situations et collaborer dans le même esprit pour parvenir à des fins communes ou acceptables par tous. »
« Contribuer » quant à lui, vient du latin « tribuere » qui signifie « partager », « distribuer », « attribuer » et a donné le mot « tribu ».
On comprend bien que ces modes de fonctionnement ne sont possibles et fructueux que dans la mesure où chacun participe à égalité. Mais que signifie pour chacun des membres du réseau « état d’esprit », « modalités appropriées » ou « fins communes » ou « acceptables ».
C’est un travail de communication collective et de clarification qui permettra de se mettre d’accord sur ce que recouvrent ces notions dans la pratique au quotidien.
Des enjeux forts et partagés
La réussite du travail collaboratif tient à l’existence d’enjeux forts pour tous les participants.
Si ces enjeux ne sont pas identifiés, ou s’ils n’existent que pour certains, alors, l’adhésion ne se produit pas, la motivation baisse et le projet n’avance pas.
Que les partenariats soient permanents ou ponctuels, dans un groupe collaboratif chacun doit pouvoir identifier les bénéfices qu’il en retire, ceux qu’en retirent les autres et ce qu’au final, le groupe entier a à y gagner.
Un but commun et des rapports de forces équilibrés
C’est le but commun et la réciprocité qui caractérisent un partenariat réussi. L’égalité des rapports de forces également. Chaque partenaire doit donner et recevoir à sa mesure dans un rapport gagnant/gagnant qui sera le ciment de la confiance et de la durabilité de la relation.
Si le rapport de forces est déséquilibré, l’un étant par nature dépendant ou « soumis » à l’autre, on choisira plutôt la sous-traitance, ce qui peut aussi fort bien fonctionner, mais avec des règles du jeu différentes.
Un projet de réseau est d’abord un projet
Un projet de réseau ou de partenariat est d’abord un projet et comme tel, il doit reposer sur des fondements clairs avec des enjeux forts et des buts bien identifiés.
Le travail collaboratif n’est pas une fin en soi. Il répond à un besoin. Pourquoi voulons-nous ce réseau et ces partenariats ? Quels résultats en attendons-nous ? Avec quelle valeur ajoutée ?
La plupart des projets qui font polémique ou ont du mal à « démarrer » n’ont pas fait l’objet d’un diagnostic suffisamment partagé de la situation de départ. Il s’ensuit des conflits de vision et donc, un désaccord sur les stratégies ou sur les actions. Or, c’est le partage d’une même vision, qui constitue le fondement d’un partenariat réussi.
Insistons donc sur l’importance à bien clarifier les choses et à se mettre d’accord sur les raisons pour lesquelles on souhaite un partenariat et sur ce qu’on en attend.
Accompagner le projet
Comme tout projet, un réseau doit être piloté. Mais le pilotage d’un réseau présente des caractéristiques propres et nécessite un mode d’accompagnement particulier, le plus souvent, à distance.
De nouvelles règles du jeu
Comment répondre à la nécessité du travail collaboratif, qui nécessite des relations d’égalité et de réciprocité alors qu’on est conditionné à obéir et à se conformer ? C’est le paradoxe auquel nous sommes ici confrontés.
Rappelons que le contrat de travail est un contrat de subordination, que la relation client/fournisseur est une relation de service, et que désobéir ou ne pas servir le client constitue une faute grave.
Alors, que faire ? Comment faire ?
Vouloir coopérer, pouvoir coopérer, savoir coopérer
L’œuvre de GUY LE BOTERF, toute entière consacrée à la question des compétentes et de la formation, est riche et fondamentale pour qui s’intéresse à ces métiers.
Dans son ouvrage « TRAVAILLER EN RESEAU ET EN PARTENARIAT » il pose la condition de la réussite d’un réseau : il faut , dit-il, « vouloir coopérer, pouvoir coopérer, savoir coopérer ».
Si la volonté et les enjeux existent, alors, la suite est une question d’apprentissage et de co-construction progressive de nouvelles pratiques. Les bénéfices qui en résulteront sont tels que nul ne doute que nous allons le vouloir, le pouvoir et apprendre.
Pour vous aider à monter votre projet :