Un grand nombre de situations professionnelles requièrent de prendre la parole en public. De ce fait, la plupart des formations professionnelles sont validées par la rédaction d’un mémoire suivi d’une prestation orale, la soutenance.
Quelles que soient les circonstances où vous aurez à prendre la parole en public, vous aurez à travailler à la fois le fonds et la forme. Vous devrez en outre illustrer votre prestations au moyen de différents renforts visuels. Enfin, vous animerez votre prestation et établirez avec votre public des relations d’échange.
Pour la rédaction du mémoire, voir le dossier thématique « Réussir son mémoire».
Une compétence recherchée
Pensez-vous que les compétences relationnelles soient recherchées au même titre que les compétences techniques ? En effet, car, si comme un grand nombre de professionnels vous pouvez être brillant(e) techniquement et à l’écrit vous pouvez être peu à l’aise à l’oral. Or, votre fonction vous conduit à être en relation avec toutes sortes d’interlocuteurs. Vous devez savoir prendre la parole en public, devant des groupes.
La maîtrise de votre image, de votre communication interpersonnelle, votre capacité à démontrer, à convaincre, sont des compétences attendues et recherchées. C’est la raison pour laquelle la plupart des cursus de formation imposent la rédaction d’un mémoire. La présentation orale qui l’accompagne va permettre de valider ces compétences-là lors de la soutenance.
Les objectifs de la soutenance
La soutenance a pour objectif de valider vos compétences, tant au fonds que sur la forme. Elle a pour but aussi d’évaluer vos capacités à prendre la parole en public. Chaque diplôme, chaque système de qualification, chaque expérience comporte ses règles propres. Mais quelle que soit la présentation projetée, les attentes sont les mêmes, tant sur le fonds que dans la forme.
Travailler le fonds et la forme
Prendre la parole en public nécessite de travailler à la fois au fonds et sur la forme.
Au fonds : Connaissez-vous bien l’entreprise dans laquelle vous travaillez, ? Comprenez-vous les problématiques générales du secteur d’activité ? Connaissez-vous vos clients, votre environnement ? De quelle manière êtes-vous impliqué(e) dans votre mission ? Etes-vous autonome ? Maîtrisez-vous votre sujet ?
Sur la forme : Quelle attitude adoptez-vous ? Etes-vous à l’aise ? Vous êtes-vous suffisamment entraîné(e) ? Comment présentez-vous votre travail ? Etes-vous clair(e) ? Utilisez-vous des supports et renforts visuels agréables ? Comment répondez-vous aux questions de vos auditeurs ? Comment prouvez-vous, démontez-vous ce que vous avancez ?
Les modalités de la soutenance
En général, la soutenance se déroule dans une salle préalablement réservée par l’établissement. La salle est équipée de tableaux de papier et d’un rétroprojecteur. Mais là s’arrête le rôle des organisateurs. C’est à vous de vérifier avant d’intervenir si tout fonctionne bien : ordinateur, vidéo projecteur, etc.
Le plan de soutenance
La présentation orale va être l’occasion de relater une expérience, un sujet d’étude, une démarche. Vous les avez déjà décrites dans le détail dans votre mémoire ou dans les documents que vous avez remis préalablement à vos auditeurs. Mais il n’est pas question de présenter en 20 mn ce que vous avez mis 3 mois à rédiger et qui représente 6 mois de travail ou davantage.
Vous devez présenter oralement ce qui ne figure pas dans vos écrits : ce qui est le plus important, le plus significatif, le plus controversé. C’est l’occasion de montrer quelle a été votre action, votre vécu, et de dire ce que vous seul(e) savez.
Le plan de la prestation orale
Prendre la parole en public nécessite de gérer le temps. Comme vous l’avez fait pour votre mémoire ou pour votre document écrit, il vous faut établir un plan.
En général, le plan d’une prestation orale s’articule approximativement ainsi : (Pour 20 mn)
2 mn – Présentation du cadre : l’entreprise, le poste, le projet,
1 mn – Présentation de vous-même et de votre mission antérieurs,
2 mn – Rappel de l’objet du projet que vous allez défendre, de ses fondements, du contexte dans lequel il est né, des problématiques soulevées et des enjeux pour l’entreprise et pour vous-même,
1 mn – Annonce du sujet principal. Présentation de votre travail dans son ensemble : les objectifs de départ, la méthode utilisée pour les atteindre, les résultats obtenus.
10 mn – Développement de chacune des parties,
3 mn – Conclusion.
L’importance de la conclusion
La conclusion synthétise les principaux résultats et/ou les idées forces et « ouvre » sur la suite. Elle offre l’opportunité d’évoquer une autre hypothèse, une autre action à mener. Vous pouvez ouvrir une discussion qui se terminera plus tard..
Votre conclusion peut permettre de répondre à toutes sortes de questions telles que : quels enseignements ? Quelle suite à donner ? Quelle(s) conclusion(s) ? Quel(s) apport(s) ? Pour l’entreprise ? Pour vous ? Elle peut aussi tout simplement rappeler les objectifs de départ et montrer de quelle façon ils ont été atteints.
Et surtout, votre conclusion doit permettre les échanges, la formulation d’objections auxquelles vous allez pouvoir répondre. Laisser repartir vos auditeurs avec des questions non formulées est une très mauvaise idée. Ils le feront de toute façon, mais dans des conditions où vous ne pourrez plus intervenir.
Animer
Le rôle des supports et des renforts visuels lors d’une présentation orale est d’animer la prestation. Comme le nom l’indique, il s’agit de renforcer l’impact visuel des propos de l’orateur(trice).
Vous pouvez utiliser de nombreux moyens pour animer vos présentations. Maitrisez-en quelques uns, Powerpoint et les tableaux de papier étant les plus couramment utilisés.
Vous pouvez aussi présenter des photos, des diapositives, des films, les objets à manipuler ou à déguster, des maquettes, des photocopies
Quelque soit le support choisi, vous pouvez y présenter du texte (très synthétique), des dessins, graphiques, tableaux et autres schémas.
Bien utiliser les renforts visuels
Pensez à vérifier la lisibilité des renforts et supports visuels en situation réelle, faute de quoi, vous obtiendrez l’effet inverse de celui recherché !
Ne vous cachez pas derrière vos outils de communication. Ils ne doivent en aucun cas se substituer à vous. Les messages véhiculés par les renforts visuels doivent compléter votre discours, non le remplacer.
Powerpoint
De ce fait vous devez limiter l’usage de l’outil « PowerPoint ». Pas plus de 5 ou 6 : il n’est nullement question de réaliser la totalité de l’exposé par ce moyen. Même si l’outil est moderne et agréable, c’est votre prestation orale et vos capacités à vous mettre en relation qu’on évalue, pas votre maîtrise de PowerPoint.
Sachez que l’utilisation de plusieurs supports différents donne de la dynamique à l’exposé, en favorisant notamment le déplacement de l’orateur lors de la manipulation des différents supports.
Les qualités relationnelles
Le plus important est de montrer vos qualités relationnelles et surtout, votre désir d’être en relation, votre ouverture aux autres.
Les entreprises recherchent des personnes « normales » et non des stars ! Accessibles, aimables, ouvertes, ayant le goût du travail en équipe, elles ont à cœur de partager leur passion. Inutile de vous inquiéter sur ce point. Vos auditeurs ont été à votre place en leur temps. Ils sont remplis de bienveillance pour vos petites maladresses.
S’entraîner
Une fois ces quelques conseils théoriques bien compris, sachez que gérer le temps, le trac, l’émotion, cela se travaille et s’apprend ! Une seule méthode : s’entraîner, s’entraîner, s’entraîner.
Auto-évaluez vous !
Pour vous aider, téléchargez gratuitement notre grille d’auto-évaluation d’une prestation orale. Nous l’avons réalisée à partir des remarques faites aux candidats par des jurys d’examen et convient à tout type de prise de parole en public dès lors qu’ils s’agit de soutenir un projet professionnel.
A vous de jouer !